Depuis les origines, l'architecture en Chine, dans les zones de peuplement Han, était majoritairementune architecture de bois, les murs de briques nétant pas porteurs. Larchitecture chinoise traditionnelle aconservé un caractère absolument original. Les villes ont été construites avec une symétrie parfaite; presque touteles maisons sont basses, à un ou deux étages. Cest sous cet aspect que se présentaient globalement les villescomme les campagnes chinoises avant les année 1980, et la quasi-totalité des constructions dataient desdynasties Ming et Qing. Dautres formules que cette architecture de bois et de brique mise au point au Nord dela Chine, mieux adaptées aux conditions locales de ce pays immense et contrasté, ont su résister à ce modèledominant. Donc, selon les lieux et pour la plupart des populations Han, dans les maisons les plus huppées,lossature de bois, quand elle existait, reposait sur une plate-forme de fondation, et le toit pouvait avoir uncaractère plus ou moins décoratif selon le statut de lédifice et selon les moyens de ses éventuels propriétaires. L'architecture, en Chine comme en Occident, est aussi le reflet des pensées qui sont à lœuvre dans lescultures et dans les sociétés, sur lesquelles les spécialistes des constructions sappuient pour penser larchitecture.En Chine larchitecture civile et militaire ancienne repose sur les deux traditions de pensée dominantes :•Le confucianisme .•Le taoïsme.Ces deux pensées sont des philosophies et des religions.
- L'architecture des jardin quant à elle prend son inspiration dans le Bouddhisme.Larchitecture contemporaine en Chine est confiée à des cabinets darchitectes qui appliquent les valeurs et lesméthodes de modernisme de larchitecture.Limage la plus communément répandue de larchitecture chinoise est celle du pavillon dont les avant-toits sontrelevés en courbes gracieuses. Cette image et celle de pagode chinoise, ont donné lieu, de par le monde occidentalà de multiples variations, suivant le goût pour les styles historiques et exotiques aux XVIIème et XIXème siècles.La mode en Chine des toits aux angles fortement relevé remonte au moins au Xième siècle et signaletraditionnellement le monde des élites. Aujourdhui elle sapplique partout, jusque dans les Chinatowns etcertains immeubles contemporains, plutôt comme un signe dappartenance au monde chinois ou cherchant à leparaître, afin de correspondre à cette image pour des raisons parfois purement commerciales.
- Dans cette Chine ancienne, le pouvoir imposait un code éminemment hiérarchisé pour tout élémentarchitectural, comme il y avait un code vestimentaire, il y avait donc un code architectutal. Ainsi tous leséléments des formes architecturales soumises au pouvoir, jusque dans leurs moindres détails, et jusquà lusagedes couleurs ou de tout ornement, sont révélatrices des codes qui avaient cours à lépoque de la construction.Ceci permet de savoir quel était le statut du propriétaire du bâtiment ou de lélément architectural.Le territoire de la Chine et son histoire ont donnée naissance à une multitude de formes architecturales. Depuisle néolithique jusquaux derniers produits des technologies qui ponctuent les grandes villes chinoises en passantpar les ensembles monumentaux de la Chine Impériale et les traces dispersées de lurbanisme ancien,larchitecture domestique actuelle et larchitecture des campagnes chinoises jusquen Mongolie Intérieure, auXinjiang et au Tibet cest cette diversité qui en fait la richesse .A coté de la Grande Muraille et de la Cité Interdite et ses pavillons, des pagodes et des temples, comme le templede Confucius et les temples Taoïste, les monastères bouddhiques, les Diaolou, se remarquent surtout la très grande richesse des constructions.Sur la très longue durée de lhistoire de la Chine, larchitecture des élites sest significativement transformée.Dans un territoire aux frontières variables au cours des siècles, larchitecture contrôlée par le pouvoir chinois asu passer dune conception ou dominait la discrétion, voire la dissimulation, au cours des premières dynastiesjusquaux premiers siècles de notre ère, et à la fin de lEmpire, une conception dominée par des formes bien plusgrandioses, décorées, colorées.Larchitecture chinoise est restée, non seulement un art de la composition avec dinfinies variations, en fonctiondu statut et des moyens du propriétaire, mais plus encore un art de la composition hiérarchisée de lespace desconstructions et des espaces intérieurs. Cet art se révèle dans toute sa complexité et ses subtilités dans lesgrandes propriétés rurales ou urbaines composées sur un axe central, généralement Nord-Sud, dans le Nord dela Chine ( le bassin traditionnel des Han ) et bénéficier dun ensoleillement maximal. Cet art se retrouveégalement dans le Sud ou dans lOuest, mais avec dautres principes liés au climat et aux traditions différentes.
- Parmi les monuments les plus connus on mentionnera que la Grande Muraille et quelques grands temples,particulièrement celui du Ciel, à Pékin, et quelques beaux ponts de marbre, à Pékin, au palais dété, près de Sou-tcheou, etc. Ces ponts ont quelquefois une grande hardiesse et les arches affectent souvent la forme dun cercleparfait. Les pagodes (ta) à cinq, sept, neuf étages, sont nombreuses dans le pays; lune, la plus célèbre, était lafameuse tour de porcelaine de Nankin, construite sous les Ming, et détruite dans les luttes pour la reprise par lesImpériaux de cette capitale qui était au pouvoir des rebelles Taï-ping (1864). Les monuments de marbre sontrares; la tombe du Lama, mort à Pékin, sous Kien-loung, est un bel exemple, ainsi que la tour de Wou-tchang,mais ceci nest pas de larchitecture chinoise.Les temples sont souvent remarquables par leur ornementation, mais ils nont jamais le caractère grandiose desédifices religieux du Proche et Moyen-Orient et de lOccident. On emploie assez souvent le granit, pour laconstruction des ponts, pour daller les routes, pour ces sortes de portes ou darcs de triomphe, appelés paï-leou,en lhonneur des veuves méritantes, des fils dévoués. A lépoque impériale, les lois qui régissaient lesconstructions étaient consignées dans un petit ouvrage intitulé : le Charpentier de village, et dans un grandrecueil en 50 volumes, attribué à lempereur Yong-Thing.Larchitecture chinoise traditionnelle, quel que soit le type de monument auquel elle appartient, présente uncaractère de simplicité et de provisoire.Les maisons et les monuments ont conservé la forme des demeures mobiles des pasteurs; de là cette légèreté quiest leur caractère essentiel. On y retrouve tous les éléments constitutifs de la tente; ainsi, les colonnes, droites etminces, en sont les pieux; le toit, recourbé, a la forme de la toile ou de la peau qui la recouvraient; les ornements,qui sont principalement des anneaux et des pointes recourbées, rappellent les crochets qui attachaient les peauxaux piliers et les clochettes des bestiaux; enfin, la légèreté des constructions est encore celle de la tente. Lespagodes, les palais, les tours, les maisons importantes et les édifices publics ne sont quune agglomération departies toutes semblables; il semble que ce sont des tentes entassées dans un même endroit, ou empilées les unessur les autres.
- Les architectes chinois nemployèrent guère que la brique et le bois pour leurs constructions, et les décorèrent derevêtements en porcelaine. Ils y furent en quelque sorte contraints par la violence des tremblements de terre, quinécessitaient des reconstructions fréquentes, et par la grande humidité de lair, qui y décompose toutes lesmatières, et qui oblige denduire la pierre elle-même de vernis imperméables, et de couvrir de tapis de feutrejusquaux degrés de marbre des édifices. Lemploi de matériaux aisément destructibles suffirait à expliquerpourquoi il ny a pas en Chine de monuments très anciens, quand même on ne saurait pas quen lan 246 avantnotre ère, lempereur Tsin-Chi-Hoang Ti fit démolir tous les édifices importants, pour quil ne restât aucuntémoignage de la grandeur de ses prédécesseurs.
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